« Bonjour, je m’appelle Artevelde.
Mon nom complet est Jacob van Artevelde. Mon nom révèle le lieu d’origine de ma famille : Ertevelde. À cette époque déjà, nous venions en paix. Pour apporter la prospérité à la bonne ville de Gand.
Il y a d’abord eu mon père Jan, qui a combattu lors de la bataille des Éperons d’or. Et puis je suis arrivé, Gantois noir sur blanc, marchand de tissus, banquier et grand propriétaire terrien. Oui, je l’admets, j’étais plutôt nanti.
Le retour du commerce
de la laine
Mais j’étais aussi un homme du peuple.
J’aimais la bière à la chope. J’ai mené la révolte de Gand contre les Français et je suis devenu un homme d’État. L’une des conséquences de la guerre de Cent Ans avec l’Angleterre a été l’interdiction de commercer avec les partenaires d’outre-Manche. Comment « l’homme sage » que j’étais allait-il faire changer la situation ?
Eh bien, le 6 janvier 1340, l’Anglais Édouard III a été couronné roi de France ici à Gand. Cela a permis de reprendre le commerce de la laine avec l’Angleterre. Les Gantois ont beaucoup apprécié.
Prosit,
Santé,
Gezondheid
Beaucoup de choses traversaient mon esprit.
Comment faire en sorte que tout le monde s’entende ? J’ai établi une alliance entre les villes de Gand, Bruges et Ypres. Et les fonctionnaires flamands – oui, il en existait déjà à l’époque – ont pu, grâce à moi, utiliser le flamand outre le latin et le français. Prosit, santé, gezondheid !
Buvez une Artevelde en ma mémoire
Malgré mes bonnes intentions, mes décisions n’ont pas été bien accueillies par tout le monde. Lors de mon retour des négociations avec le roi d’Angleterre, le 24 juillet 1345, j’ai été assassiné, ici à Gand, dans la cour de ma maison située à Kalandeberg. L’arme : une hache. L’auteur du crime : Thomas Denijs, un tisserand.
Je ne me souviens pas de grand-chose. Nous aurions mieux fait d’aller d’abord boire une Artevelde à la microbrasserie du Botermarkt. C’était tout près, et nous n’en serions pas arrivés là.
»
